Reprise du film Elena durant le festival cinéma Télérama du 16 au 22 janvier 2013

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La 16ème édition du festival cinéma Télérama se déroulera du 16 au 22 janvier 2013.  Ce festival qui permet de (re)voir les meilleurs films classés art et essai de l'année passée propose entre autres la reprise d'Elena, dernier long-métrage du réalisateur russe Andreï Zvaguintsev.

 Hormis une participation au film à sketches New York I love you en 2009, Andreï Zviaguintsev n'avait pas livré de nouvel opus depuis Le bannissement en 2007. Elena son dernier film présenté à Cannes dans la sélection Un certain regard était donc très attendu. Il y développe les thèmes déjà présents dans ses films précédents : la relation père-fille et mère-enfants, le sacrifice, le choix et une manière très particulière de filmer la violence dans les rapports humains.

Construite comme une tragédie grecque, l'histoire se déroule en plusieurs actes où l'on voit la figure d'Elena, femme entre deux âges, évoluer entre deux mondes dans une Russie plurielle. Cette Russie plurielle c'est tantôt le luxueux appartement où elle vit (survit?) aux côtés de Vladimir son riche et cynique mari, tantôt le quartier populaire où vit son fils - issu d'un précédent mariage - et sa famille dont il est incapable de s'occuper. Les trajets effectués en train par Elena vers la Khrouchtchyovka où vit son fils, sublimés par les motifs répétitifs de la musique de Philippe Glass, tendent cependant à suggérer une rupture imminente. Cette rupture intervient lorsque Vladimir, malade, décide de ne pas apporter son aide financière à la famille d'Elena, famille qui n'est pas la sienne. Elena, femme en apparence docile et soumise commet alors le seul acte qui puisse sauver sa famille... Et fait se rejoindre deux mondes opposés qui sont pourtant unis dans une même violence.

Interprété avec une très grande justesse par Nadezhda Markina - que l'on retrouvera prochainement au cinéma dans le film Dans la Brume de Sergeï Loznitsa- le film Elena décrit l'itinéraire d'une femme qui va se transfigurer par amour maternel. Si certains regrettent la lenteur du film, on ne peut qu'admirer la maîtrise de Zviaguintsev dans la manière tantôt sobre, tantôt abrupte dont il filme l'affrontement entre les classes sociales (Elena et Vladimir son mari), les générations (Elena et sa belle-fille Katia, le duel entre Katia et son père Vladimir qui s'achève dans la réconciliation) ou encore celle des bandes en milieu urbain. L'illustration de mondes qui se rapprochent pour mieux s'entredéchirer et finalement se ressembler quelque peu.

Pour en savoir plus sur la programmation, les salles, les horaires :

http://www.telerama.fr/festivalcinema/